Jean-Jacques Souhaitty
Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter
Paris, Chez Pierre Le Petit, 1677

Un auteur “à idées singulières et entreprenant”

Aussi lapidaire soit-il, l’avis de Pierre-Jean Mariette sur Jean-Jacques Souhaitty (qu’il considérait comme un auteur “à idées singulières et entreprenant1Ph. de Chennevières, A. de Montaiglon (éd.), Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes, Paris, J.-B. Dumoulin, 1854-1856, vol. III, p. 111.“) n’est pas sans fondement. Religieux franciscain de l’Observance, le père Souhaitty était originaire de Valognes2Fabien Guilloux, Les Frères Mineurs et la Musique en France (1550-1700), thèse de doctorat, Université François-Rabelais, Tours, 2006, vol. I, p. 164. avant d’être attaché à la province de la France Parisienne3“Permission des supérieurs” dans Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter, Paris, Chez Pierre Le Petit, 1677, p. 56.. Connu pour ses deux ouvrages consacrés à une nouvelle manière de noter le plain-chant, il n’a laissé aucune autre publication majeure4Seules quelques courtes brochures ou feuillets imprimés lui sont attribuables. Cf. notamment sa Devise des catholiques d’Angleterre (1680)., ce qui ne reflète pas justement sa vaste culture ecclésiastique et intellectuelle : dans ses textes, Souhaitty cite abondamment les Pères de l’Église bien sûr, de nombreuses autres autorités ecclésiastiques, mais encore Puteanus, Érasme, Ovide ou Virgile. Il disposait en outre d’une plume alerte et propice aux formules éloquentes.

Ces talents furent mis à profit sous une forme plus inattendue pour un franciscain puisque Souhaitty fournit à Sébastien Leclerc trois arguments de gravure5Charles-Antoine Jombert, Catalogue raisonné de l’œuvre de Sebastien Le Clerc, Paris, Chez l’Auteur, 1774, vol. 1, p. xl et l-lj.. Charles-Antoine Jombert, auteur d’un catalogue des œuvres de Leclerc au XVIIIe siècle, fait allusion à Souhaitty en affirmant “[qu’il] ne manquoit aucune occasion de faire sa cour à [Louis XIV]6Ibid., p. xl. Ce trait du comportement de Souhaitty est à nouveau évoqué p. l.“, ce qui l’aurait conduit en 1684 à souffler à l’artiste l’idée d’une “piece fort ingénieuse7Ibid., p. l.” autour de la devise du monarque après un précédente initiative de ce type en 16718Celle-ci était censée annoncer rien moins que l’ouverture d’une nouvelle ère du comput à partir de 1671 en raison de la gloire particulière de Louis XIV cette année-là ! Cf. Édouard Meaume, Sébastien Le Clerc et son œuvre, Paris, Baur et Rapilly, 1877, p. 79.. Cette collaboration avec Leclerc atteste le goût de Souhaitty pour la spéculation numérique, attendu que la dernière gravure encomiastique à laquelle il contribua est jugée “singuliere & mystérieuse9Jombert, op. cit., p. l.” par Jombert précisément en raison de la place qu’elle accorde aux nombres :

C’est une grande harpe ornée de feuillages, de fleurs & de fruits. Au lieu de cordes, le dedans de cet instrument est divisé en petits quarrés formés par 24 lignes perpendiculaires & autant de lignes horisontales. Tous ces quarrés sont remplis par une suite de chiffres de haut en bas & de gauche à droite, depuis & jusqu’à 24, & pareillement de bas en haut, &c. L’inspection de cette estampe mettra plus au fait du reste de ses particularités que toutes les descriptions qu’on en pourroit faire10Ibid..

Biographe de Leclerc au XIXe siècle, Édouard Meaume voyait dans cette gravure un chiffre de correspondance imaginé par Souhaitty, ce qui expliquerait que cette planche n’ait jamais été divulguée11Meaume, op. cit., p. 154-155..

Destination des Nouveaux elemens

La méthode de Souhaitty est conçue en faveur des débutants, des praticiens souhaitant approfondir leurs connaissances, et de ceux qui désiraient noter tout le chant de l’Église dans des volumes portatifs12Dans cette perspective, le privilège royal du 16 avril 1677 couvrant la publication des Nouveaux elemens inclut pour Souhaitty la possibilité de faire imprimer des livres de plain-chant et de musique en recourant à sa propre notation.. À ce propos, le religieux livre une descriptions de la situation des paroisses aussi préoccupante – et peut-être aussi exagérée – que celle de l’oratorien François Bourgoing dans son David françois13François Bourgoing, Le David françois, ou Traité de la Saincte Psalmodie, Paris, Chez Sébastien Huré, 1641. :

Pour ne parler icy qu’en general, il y a une infinité de lieux où les Eglises ont besoin de Livres, les Fideles de plus d’édification, l’Office divin d’estre mieux fait : Et dans la pluspart des Paroisses de la campagne, (si ce n’est en France, c’est ailleurs, ou plustost c’est en France & ailleurs,) il n’y a ny Livres de Chant, ny science de Chant, ny ordre de Chant ; Et bien plus, il ne s’y voit ny Maistres qui puissent l’enseigner, ny personne qui veüille se resoudre, ny beaucoup moins s’assujettir à l’apprendre, à cause des difficultez, des embarras, & des longueurs invincibles qui s’t trouvent. D’où il arrive par une fâcheuse & inévitable necessité, que si le service Divin n’y est pas entierement omis, il y est au moins fort souvent tronqué & peu solemnellement celebré, dans les jours mesmes les plus solemnels. Les Chœurs y sont deserts & ont besoin de voix, les voix ont necessité de Maistres, & les Maistres manquent de methode, & d’une methode facile14Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter, Paris, Chez Pierre le Petit, 1677, p. 52-53..

À la recherche de moyens pour réformer une telle situation, l’enfance lui apparaît à ce titre comme une cible de choix :

Il seroit donc grandement à souhaitter, & pour le service de l’Eglise, […] & pour le contentement des Peres & des Meres : en un mot, tant pour l’utilité particuliere de la Jeunesse, que pour la satisfaction de toute le monde, qu’on eut trouvé un moyen pour faire employer utilement le tems dans ce premier âge, où la raison ne fait que se former ; & où l’on n’est point encore capable de s’appliquer à des choses serieuses & importantes15Ibid., p. 53..

Souhaitty ajoute aux bénéficiaires potentiels de la notation qu’il a inventée les chanteurs, instrumentistes16Sur l’application du système aux instruments, cf. ibid., p. 5-8. et apprentis-compositeurs de musique. Cette ouverture est motivée par le projet d’une intensification de la pratique musicale chez les laïcs17Ibid., p. 22-23. symbolisée par l’insertion, en conclusion du propos théorique, d’une notation selon le système de Souhaitty de la paraphrase du psaume 32 d’Antoine Godeau mise en musique par Thomas Gobert (exemple 1 [a] et [b]) dont une nouvelle édition venait d’être publiée par l’imprimeur-libraire Le Petit, également chargé de l’ouvrage de Souhaitty. De ce fait, les explicitations liminaires des Nouveaux elemens sortent du cadre habituel des méthodes de plain-chant, au point que l’auteur lui-même craignait de “[s’être] par trop exposé, particulierement au fait de la Musique18Ibid., p. 20.“.

[a]

 

Souhaitty1677-p.24

[b]Gobert-psaume32

 

ex. 1 – [a] Souhaitty, Nouveaux elemens… (p. 24)
[b] Thomas Gobert
, Paraphrase des Pseaumes de David en vers françois, Paris, Chez Pierre Le Petit, 1676 (p. 100)

Une autre singularité des Nouveaux elemens réside dans la place faite au répertoire noté. Afin d’illustrer les possibilités de son système, Souhaitty a transcrit une série de pièces de plain-chant d’un usage courant ainsi que des ordinaires de messe de composition récente. Ce faisant, le religieux fut un des premiers à reprendre, en leur accolant le qualificatif de “musical19Ibid., p. 34.“, les Messes en plain-chant d’Henry Dumont à la suite de leur édition originale de 1669. En plus de celles-ci, Souhaitty a noté la messe du 6e ton composée par Nivers pour les fêtes de première classe de son graduel pour les religieuses20Guillaume-Gabriel Nivers, Graduale romano-monasticum… in usum & gratiam Monialium Ordinis S. P. N. Augustini, Paris, Typis Roberti Ballard, 1658, p. lxiv. et une messe anonyme du 1er ton. Enfin, Souhaitty insère des exemples d’utilisation de sa notation pour du faux-bourdon ou pour des polyphonies à deux voix21Des transcriptions de ces pièces ont été réalisées par F. Guilloux, op. cit., vol. III, p. 149-162..

En dépit de la longueur des développements réservés au système de notation et à ses diverses applications, Souhaitty revient en fin de volume sur la “maniere ou methode de chanter”. Au lieu des étapes habituelles de l’apprentissage du plain-chant, ce chapitre expose les caractéristiques d’une manière bienséante de chanter, et ce à partir d’une métaphore centrale (“il faut chanter comme l’on marche22Souhaitty, op. cit., p. 47.“) que Souhaitty file à loisir :

Ceux qui forment la Jeunesse & qui font leçon de civilité, disent ; Que pour bien marcher, il faut estre moderé dans ses pas, & garder une parfaite honesteté & bienseance dans tout le maintien du corps ; Qu’on doit tenir la teste & le corps droits, avoir les yeux modestement abaissez, & tout l’exterieur bien composé : Que les pas ne doivent estre ny trop precipitez ni contraints, mais naturels & soûtenus, masles, libres, dégagez, sans art, ou au moins sans qu’il aproisse qu’il y en ait […]. Pour bien chanter, il faut se comporter de mesme […]23Ibid., p. 48..

Hormis cette étonnante transposition des consignes habituelles au sujet du “comportement vocal” du chantre, Souhaitty demeure silencieux sur le déroulement concret des phases de l’initiation au plain-chant.

Noter le chant avec des nombres

Le principe essentiel du système de Souhaitty est celui d’un abandon de la portée et des figures de note au profit de l’assignation d’un nombre à chaque degré de l’octave (exemple 2).

Souhaitty1677-p.3

ex. 2 – Souhaitty, Nouveaux elemens… (p. 3)

Souhaitty complète le code par le signalement de la transposition (abaissement d’un demi-ton des degrés 3 et 7, ou élévation d’un demi-ton du degré 4) par biffure du nombre, et du rehaussement par dièse “avec un certain tremblement de voix agreable & fort doux24Ibid., p. 4.” de tout degré en le faisant devancer d’un point d’interrogation. D’autres signes viennent compléter la trame mélodique : la lettre “l” (pour “légèrement”) précède tout degré ayant la semi-brève pour valeur rythmique, et le tremblement est marqué par un “Point Admiratif [!] qui semble mieux l’exprimer qu’on ne peut le décrire25Ibid.“. Enfin, le regroupement des nombres et, partant, le calibrage des espaces entre eux sont censés représenter les périodes de chant et les endroits où il convient de respirer. Au final, la notation s’avère assez chargée lorsque, ainsi qu’il apparaît pour le commencement de la messe du 1er ton de Dumont, elle cherche à délivrer toutes les informations contenues dans la notation habituelle (exemple 3 [a] et [b]).

[a]

 

Souhaitty1677-Dumont

[b]Dumont1701

 

ex. 3 – [a] Souhaitty, Nouveaux elemens… (p. 34)
[b] Henry Dumont
, Cinq messes en plein-chant musical, Paris, Chez Christophe Ballard, 1701 (p. 3)

Par le biais d’une telle invention, Souhaitty prolongeait l’intérêt des plainchantistes du XVIIe siècle pour les notations abrégées à l’instar de celle mise au point par le mathématicien Jean Le Maire26Albert Cohen, “Jean Le Maire and La Musique Almérique”, Acta musicologica, XXXV (1963), p. 175–81 ; James R. Knowlson, “Jean Le Maire, the Almérie, and the ‘musique almérique’ : A Set of Unpublished Documents”, Acta Musicologica, XL/1 (1968), p. 86-89. Un exemple de notation selon le système de Le Maire avait été copié par dom Jacques Le Clerc dans ses papiers personnels ; cf. F-Pn, ms. fr. 19 103, fol. 128r.. Les Nouveaux elemens de Souhaitty anticipaient en cela une autre notation défendue par Claude Lancelot dans son Art de chanter (1685) et, plus tardivement, celle de Demoz dans sa Methode de plein chant (1728).

Une démarche prudente

Malgré l’assurance de son ton, Souhaitty devait se douter qu’il abordait des sujets risquant de déclencher la contestation ou, du moins, l’incompréhension. D’où la circonspection qu’il manifeste dès le début de ses Nouveaux elemens. Son invention est présentée dès la première page comme “conforme à la nature27Souhaitty, op. cit., “Avertissement”, p. 2.“, et les conditions de sa recevabilité sont discutées dans une longue note marginale. Ramenée à un “art” mécanique, la théorie du plain-chant paraît à l’auteur comme susceptible d’évoluer sous réserve de gagner en facilité. Enfin, Souhaitty prend soin de limiter cette première publication à un essai “auparavant que de donner sa Methode au Public28Ibid., p. 2.” et d’inviter ses lecteurs à lui communiquer remarques et critiques. Les précautions de Souhaitty sont telles qu’il leur consacre une ultime adresse au lecteur. L’argument avancé à ce stade de l’ouvrage consiste à réclamer une appréciation de son système sur ses fruits concrets et non en fonction de son orientation théorique.

Au demeurant, une notation telle que celle inventée par Souhaitty était défendable en vertu des connaissances dont ses contemporains disposaient sur l’histoire du chant ecclésiastique. Ainsi, la notation alphabétique ancienne transcrite par le mauriste Pierre-Benoît de Jumilhac dans son La Science et la pratique du plain-chant (1673) présentait un aspect comparable aux tentatives de Souhaitty visant à combiner texte et signes mélodiques (exemple 4).

Jumilhac

ex. 4 – Pierre-Benoît Jumilhac, La Science et la pratique du plain-chant (p. 319)

Souhaitty se montre pareillement prudent quant à l’adoption de son invention pour la musique : il insiste à cet égard sur son intention de faciliter avant tout l’initiation des débutants “qui ne peuvent pas donner tout le tems & toute l’application qu’il y faut necessairement donner29Ibid., p. 21.“.

Pérennité d’une illusion

En dépit de la difficulté à évaluer le degré de concrétisation de ces propositions et l’accueil qu’elles suscitèrent30La recension du Journal des Savants en 1677 rend compte factuellement du contenu des Nouveaux elemens et souligne de manière bienveillante les résultats attendus par Souhaitty., l’énergie de Souhaitty à promouvoir son système est indéniable. Son Essai du Chant de l’Eglise par la nouvelle méthode des nombres publié en 1679 entendait répondre à ses détracteurs et préciser la vocation de son invention à servir la propagation de la pratique du plain-chant. Parallèlement à cette seconde publication, le religieux écrivit une lettre aux évêques de France et une autre à la hiérarchie de son ordre31Guilloux, op. cit., vol. III, annexes 92 et 93. afin de mettre à leur disposition son système. Malgré cela, les idées de Souhaitty ne trouvèrent pas d’écho même au sein de l’ordre des Récollets dont il était membre : les livres publiés pour cette famille franciscaine dans les années 1690 ne reprennent ni le système de notation numérique ni les messes transcrites par Souhaitty dans les Nouveaux elemens.

Quels que furent les fruits des efforts de Souhaitty, ses trouvailles connurent en revanche une remarquable longévité au plan des discussions théoriques. Au siècle suivant, Demoz se référa au franciscain au moment de faire état de son propre système de codage alternatif des mélodies de plain-chant, de même que Sébastien de Brossard dans sa Lettre en forme de dissertation à Monsieur Demoz. Mais c’est surtout le Projet concernant de nouveaux signes pour la musique (1742) de Jean-Jacques Rousseau32Sur ce projet, cf. Frédéric de Buzon, “Musique et notation : remarques sur le projet concernant de nouveaux signes pour la musique”, Rousseau et les sciences, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 21-32 ; Amalia Collisani, “Vizi e virtù dei segni grafici: I problemi della notazione”, Rivista italiana di musicologia, XXVII/1-2 (1992), p. 145-182 ; François Jacob, “Notes contre notes”, Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, XLVIII (2008), p. 207-235. qui réactiva le souvenir de la méthode de Souhaitty. Présenté devant l’Académie des Sciences, le système de notation musicale numérique de Rousseau visait à “rendre la Musique plus commode à noter, plus aisées à apprendre & beaucoup moins diffuse”. Néanmoins, il ne convainquit pas les académiciens notamment parce que certains se rappelèrent le précédent de Souhaitty. Rousseau se défendit alors en publiant une Dissertation sur la musique moderne (1743) dans laquelle il soutient l’originalité de sa méthode, avant d’y revenir dans son Dictionnaire de musique (1768) à l’article “Notes” tandis que Souhaitty est discrètement cité aux articles “Caracteres de musique” et “Système”33Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique, Paris, Chez la Veuve Duchesne, 1768, p. 330 et suiv., 74 et 475.. Accusé de plagiat par La Borde dans son Essai sur la musique ancienne et moderne (1780)34Jean-Benjamin de La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, Paris, De l’imprimerie de Ph.-D. Pierres, 1780, vol. III, p. 612 et 688-689., Rousseau se défendit dans ses Errata de l’Essai sur la musique ancienne et moderne (c1780) où, parmi d’autres réfutations, il repousse point par point les arguments de La Borde afin de mieux montrer l’intérêt propre de son système de notation.

Sans que Souhaitty soit forcément invoqué à nouveau, le principe d’une notation musicale par les nombres connut un engouement encore plus marqué au siècle suivant. À compter de la Restauration, Pierre Galin mit au point une notation numérique qui connut un réel succès dans le domaine musical35Christian Goubault, “Autour de Franc-Juge, tribunal du dimanche : la méthode solfégique Galin-Paris-Chevé”, Revue internationale de musique française, XIX (1986), p. 92-106., avant d’être adaptée à l’enseignement scolaire36Cf. les volumes du Nouveau manuel de musique vocale d’Armand Chevé (Paris, Au siège de l’école Galin-Paris-Chevé, 1892-1897).. D’une certaine façon, les promoteurs de la méthode Galin-Paris-Chevé renouaient ainsi avec l’intention originelle du père Souhaitty : établir une notation musicale favorisant l’initiation au chant.

(X. Bisaro, mars 2016)

Notes   [ + ]

1. Ph. de Chennevières, A. de Montaiglon (éd.), Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes, Paris, J.-B. Dumoulin, 1854-1856, vol. III, p. 111.
2. Fabien Guilloux, Les Frères Mineurs et la Musique en France (1550-1700), thèse de doctorat, Université François-Rabelais, Tours, 2006, vol. I, p. 164.
3. "Permission des supérieurs" dans Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter, Paris, Chez Pierre Le Petit, 1677, p. 56.
4. Seules quelques courtes brochures ou feuillets imprimés lui sont attribuables. Cf. notamment sa Devise des catholiques d'Angleterre (1680).
5. Charles-Antoine Jombert, Catalogue raisonné de l’œuvre de Sebastien Le Clerc, Paris, Chez l'Auteur, 1774, vol. 1, p. xl et l-lj.
6. Ibid., p. xl. Ce trait du comportement de Souhaitty est à nouveau évoqué p. l.
7. Ibid., p. l.
8. Celle-ci était censée annoncer rien moins que l'ouverture d'une nouvelle ère du comput à partir de 1671 en raison de la gloire particulière de Louis XIV cette année-là ! Cf. Édouard Meaume, Sébastien Le Clerc et son œuvre, Paris, Baur et Rapilly, 1877, p. 79.
9. Jombert, op. cit., p. l.
10. Ibid.
11. Meaume, op. cit., p. 154-155.
12. Dans cette perspective, le privilège royal du 16 avril 1677 couvrant la publication des Nouveaux elemens inclut pour Souhaitty la possibilité de faire imprimer des livres de plain-chant et de musique en recourant à sa propre notation.
13. François Bourgoing, Le David françois, ou Traité de la Saincte Psalmodie, Paris, Chez Sébastien Huré, 1641.
14. Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter, Paris, Chez Pierre le Petit, 1677, p. 52-53.
15. Ibid., p. 53.
16. Sur l'application du système aux instruments, cf. ibid., p. 5-8.
17. Ibid., p. 22-23.
18. Ibid., p. 20.
19. Ibid., p. 34.
20. Guillaume-Gabriel Nivers, Graduale romano-monasticum... in usum & gratiam Monialium Ordinis S. P. N. Augustini, Paris, Typis Roberti Ballard, 1658, p. lxiv.
21. Des transcriptions de ces pièces ont été réalisées par F. Guilloux, op. cit., vol. III, p. 149-162.
22. Souhaitty, op. cit., p. 47.
23. Ibid., p. 48.
24. Ibid., p. 4.
25. Ibid.
26. Albert Cohen, "Jean Le Maire and La Musique Almérique", Acta musicologica, XXXV (1963), p. 175–81 ; James R. Knowlson, "Jean Le Maire, the Almérie, and the 'musique almérique' : A Set of Unpublished Documents", Acta Musicologica, XL/1 (1968), p. 86-89. Un exemple de notation selon le système de Le Maire avait été copié par dom Jacques Le Clerc dans ses papiers personnels ; cf. F-Pn, ms. fr. 19 103, fol. 128r.
27. Souhaitty, op. cit., "Avertissement", p. 2.
28. Ibid., p. 2.
29. Ibid., p. 21.
30. La recension du Journal des Savants en 1677 rend compte factuellement du contenu des Nouveaux elemens et souligne de manière bienveillante les résultats attendus par Souhaitty.
31. Guilloux, op. cit., vol. III, annexes 92 et 93.
32. Sur ce projet, cf. Frédéric de Buzon, "Musique et notation : remarques sur le projet concernant de nouveaux signes pour la musique", Rousseau et les sciences, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 21-32 ; Amalia Collisani, "Vizi e virtù dei segni grafici: I problemi della notazione", Rivista italiana di musicologia, XXVII/1-2 (1992), p. 145-182 ; François Jacob, "Notes contre notes", Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, XLVIII (2008), p. 207-235.
33. Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique, Paris, Chez la Veuve Duchesne, 1768, p. 330 et suiv., 74 et 475.
34. Jean-Benjamin de La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, Paris, De l'imprimerie de Ph.-D. Pierres, 1780, vol. III, p. 612 et 688-689.
35. Christian Goubault, "Autour de Franc-Juge, tribunal du dimanche : la méthode solfégique Galin-Paris-Chevé", Revue internationale de musique française, XIX (1986), p. 92-106.
36. Cf. les volumes du Nouveau manuel de musique vocale d'Armand Chevé (Paris, Au siège de l'école Galin-Paris-Chevé, 1892-1897).
Avertissement p. 2 Seconde Messe [2e ton de Dumont] p. 35
Idée générale dans laquelle on fait voir les principaux fondemens de cette Methode, & de tout l’Art de Chanter p. 3 Troisieme Messe [4e ton de Dumont] p. 36
Idée plus distincte dans laquelle on montre quelles sont les Especes de l’Art de Chanter, & en quoy elles different p. 11 Quatrieme Messe [5e ton de Dumont] p. 37
De la musique p. 17 Cinquieme Messe [6e ton de Dumont] p. 38
[psaume Venite] p. 25 Sixieme Messe [6e ton de Nivers] p. 40
Invitatoire [Surrexit Dominus] p. 26 Septieme Messe [1er ton, anonyme]  
Cantique de louanges [Benedictus es] p. 26 Huitieme Messe p. 42
Hymnes p. 27 [Stabat Mater et Domine Salvum en faux-bourdon] p. 43
Proses p. 31 Contrepoint p. 43
Antiennes de la S. Vierge p. 33 Pseaumes [en français] p. 43
Priere pour le roy p. 33 De la maniere ou methode de chanter p. 47
Conclusion [Benedicamus Domino] p. 33 Au lecteur p. 52
Octave de Messe – Premiere Messe [1er ton de Dumont] p. 34 De l’Harmonique p. 54

 

  • sources

Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux elemens de chant ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter, Paris, Chez Pierre Le Petit, 1677.

  • sources complémentaires

Journal des Savants, V (1677), p. 309-311.

Jean-Jacques Souhaitty, Essai du Chant de l’Eglise par la nouvelle methode des nombres, Paris, Chez Thomas Jolly & André Pralard, 1679.

Pierre Galin, Exposition d’une nouvelle méthode pour l’enseignement de la musique, Paris, Chez Rey et Gravier, 1818.

Aimé Paris, Théorie de P. Galin, Bordeaux, l’auteur, 1837-1838.

  • bibliographie
Xavier Bisaro, “Une Tradition en chantier : les méthodes de plain-chant ‘nouvelles et faciles’ sous l’Ancien Régime”, Acta musicologica, LXXXVII/1, p.1-29.

Autour du sujet

Essai du Chant de l’Eglise par la nouvelle méthode des nombres (1679)

Methode de plein chant selon un nouveau systême, très-court, très-facile & très-sûr (1728)